jeudi, novembre 14, 2024

A quelques jours de l’élection présidentielle américaine,  le doute du résultat domine amplement. Mais il n’y a pas que ça. Les craintes se sont également emparées des démocrates et des républicains, des craintes rationnelles basées sur les réalités et qui pourraient orienter les pas des électeurs.

Pour les démocrates :   peurs de l’autoritarisme, de la perte de liberté et de la destruction de l’environnement

Récemment, John Kelly, ancienne secrétaire à la sécurité de Trump a prévenu les Américains sur les côtés dictatoriaux de son ex-patron. Mais cette révélation ne surprend pas. Depuis quelque temps, Donald Trump multiple incessamment les commentaires qui illustrent son attrait pour l’autoritarisme et exposent ses plans. Par exemple, en décembre, le candidat républicain a garanti qu’il ne serait autocrate qu’au début de sa seconde présidence. Puis, il a dépeigné, il y a seulement quelques jours, ses adversaires politiques comme des ennemis contre lesquels il pourrait recourir à l’armée. Des affirmations qui ont effrayé même sa propre équipe.

En outre, après avoir construit un discours hostile envers les médias qui étudient à fond et avec critique ses stratégies, le candidat républicain est prêt à s’attaquer à la liberté de la presse en interdisant les chaînes télévisées à transmettre des informations qu’il n’apprécie pas. Il a en effet fait sous-entendre la menace de limiter la capacité de transmission de CBS en raison de l’entrevue proposée par Kamala Harris au réseau.

Mis à part cela, alors que certains états américains étaient frappés par l’ouragan Hélène, Trump ne cesse de répéter son désintéressement face aux problèmes climatiques en cours et les qualifie d’escroqueries. Mais il a aussi participé à des campagnes de financement d’affaires de pétrole et a évoqué son soutien constant envers cela. De plus, face à une politique Biden  ayant fait évolué la loi  contre le réchauffement climatique, le candidat républicain est figé sur les stratégies qui promettent de proposer davantage de terrains au forage.

Pour les républicains : craintes du communisme et de la submersion migratoire

Depuis le commencement de la campagne, Donald Trump brandit les risques d’un régime communisme mené par Kamala Harris afin d’engager ses troupes.  Il a inventé des dangers qui retentissent auprès de sa base, notamment dans les zones rurales et conservatrices où les électeurs finissent par se positionner en victime d’une politique qu’ils considèrent comme autoritaire et avec des valeurs qui ne leur conviennent pas.  Dans certains États, cette ruralité conservatrice ne dissimule pas ses peurs et anticipe même un régime futur fantasmé qui va les forcer à renoncer à leur pick-up à essence, dicter leur style vestimentaire ou leur éducation.

Jeudi dernier, pendant sa campagne en Arizona, Trump a traité le gouvernement de Biden de poubelle mondiale qui se fait remplir par une population de migrants illégaux en raison de l’ouverture excessive des frontières. Une déclaration qui a été suivie par de nombreuses   autres attaques qualifiant les immigrants de criminels, de violeurs ou de trafiquants de drogue. Et cette crainte semble marcher très bien pour engager les troupes républicaines. A noter qu’environ 80% de ces électeurs positionnent l’immigration en haut de leur préoccupation.

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